Adoptée en 2021, la loi Rixain impose aux entreprises de plus de 1 000 salariés (pendant 3 exercices consécutifs) d’assurer une représentation équilibrée entre femmes et hommes parmi les cadres dirigeants et les membres des instances dirigeantes avec 2 objectifs chiffrés :
30 % au 1er mars 2026
40 % au 1er mars 2029, avec sanctions financières possibles en cas de non-conformité.
Seules 54 % des entreprises concernées ont publié leurs indicateurs en 2025 sur EGAPRO, et près d’1 sur 6 les déclarent « non calculables », signe que la route est encore longue.
A un an de l’échéance, plus d’1 entreprise sur 2 doit encore progresser vers l’objectif RIXAIN 2026. Ce constat est aussi vérifié sur le CAC 40 et SBF120 (Baromètre IFA-E&B de la mixité des instances dirigeantes).
Le premier constat est de confirmer que suite à l’adoption de la loi Coppé-Zimmerman en 2011 sur la représentation des femmes dans les Conseils d’Administration, le système de quotas fonctionne : en 2025 environ 47% de femmes siègent dans les CA du CAC40/SBF120. Au niveau des COMEX et CODIR du CAC40/SBF120, la progression est plus lente, avec 28 % en moyenne de femmes en 2025. L’effet de « ruissellement » attendu n’a pas eu lieu.
L’étude BCG/SISTA (Etude BCG SISTA 2024 représentation femmes instances CAC 40 et SBF120) révèle que certaines entreprises ont contourné l’esprit de la loi pour un effet “affichage” en gonflant artificiellement la taille de leur Comex pour intégrer plus de femmes, sans réelle redistribution des postes stratégiques (50% des entreprises du CAC40 et 39% du SBF 120 ont augmenté le nombre de personnes au COMEX respectivement de +1,8 et +2,7 en moyenne depuis 2021 sur des instances de 12 /13 membres en moyenne).
Les femmes restent sur-représentées dans les fonctions support (Marketing, RH, RSE…) et sous-représentées dans les fonctions “tremplins” (Finances, Opérations, BU, Régions…). C’est ce qu’on appelle “les parois de verre” Cette concentration dans des fonctions moins stratégiques limite leur accès aux postes de direction générale et ralentit le processus de féminisation à haut niveau.
Le défi du “plafond de verre” et le “tuyau percé” persistent : plus on monte dans la hiérarchie, plus la part des femmes diminue.
À moins d’un an de l’échéance 2026, le temps n’est plus aux intentions mais à l’action. La loi Rixain fixe un cadre mais ce sont les entreprises qui portent la responsabilité d’opérer le changement.
L’objectif des 40 % en 2029 représente un véritable défi : à ce stade, seule 1 entreprise sur 4 serait en conformité. Selon une étude d’A Female Agency, atteindre ce seuil nécessiterait de recruter, promouvoir ou faire évoluer près de 10 000 femmes supplémentaires d’ici là (Etude AFA – 2030 année de la parité ?). La marche reste donc élevée et appelle une transformation profonde et structurelle des organisations.
La question est simple : votre entreprise est-elle prête ?
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